Les pauvres sont en général les premières victimes des désordres écologiques. Agir pour réduire les atteintes à l’environnement, c’est presque toujours d’abord agir pour le mieux-être des plus démunis.
Mais les mesures prises dans ce but renchérissent en général le prix des biens et services, ce qui paupérise davantage les plus pauvres. Or, pour ce qui concerne par exemple le coût de l’énergie, ces mesures reviennent à faire supporter le plus lourdement son renchérissement aux populations qui sont le moins responsables des émissions de CO2.
A l’heure d’Internet et des séries télés, le mode de vie des pays riches est connu dans tous les bidonvilles de la planète, par conséquent, seul un changement radical de ce mode de vie par le renoncement à leurs gaspillages fantastiques, pourra permettre de convaincre une grande majorité des habitants de la planète des vertus de la sobriété.
C’est la raison pour laquelle, une action décidée pour surmonter la crise écologique ne peut être acceptée socialement politiquement, et ne peut se justifier moralement, que si elle va de pair avec une action tout aussi décidée et massive pour réduire le niveau des inégalités au sein de chacune de nos sociétés, comme à l’échelle de la planète.
Si nous tardons tant à agir en faveur de la conversion écologique de nos économies, ce n’est pas tant parce que nous ne savons pas quoi faire pour y parvenir, que parce qu’elle impose des mesures d’accompagnement redistributives de grande ampleur.
Bref, si la crise écologique ne tue pas nos sociétés, une issue qu’on ne saurait malheureusement absolument pas exclure à ce stade, elle a toutes les chances de les transformer en profondeur.
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