vendredi 20 mai 2011

Marketing politique / Storytelling


 La conquête de Xavier Durringer

La capacité à structurer une vision politique non pas avec des arguments rationnels, mais en racontant des histoires, est devenue la clé de la conquête du pouvoir et de son exercice dans des sociétés hyper-médiatisées, parcourues par des flux continuels de rumeurs, de fausses nouvelles, de manipulations. 
Ce n'est plus la pertinence qui donne à la parole publique son efficacité, mais la plausibilité, la capacité à emporter l'adhésion, à séduire, à tromper (comme le fameux slogan "Travailler plus pour gagner plus" de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle française de 2007).
Le succès d'une candidature ne dépend plus de la cohérence d'un programme économique et de la pertinence des solutions proposées, ni même d'une vision lucide des enjeux géostratégiques ou écologiques, mais de la capacité à mobiliser en sa faveur des grands courants d'audience et d'adhésion... 
Si l'art du roman constituait une forme d'énonciation paradoxale de la vérité qu'Aragon définissait comme un "mentir vrai", les spin doctors pratiquent le story telling comme un art de la tromperie absolue, un "mentir faux" si l'on peut dire, une forme nouvelle de désinformation.

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