samedi 10 septembre 2011

Chili : Mouvement de contestation estudiantin sans précédent depuis la fin de la dictature

"Le système tue les rêves de nos étudiants"




Dans son ouvrage « la stratégie du choc », la journaliste et militante altermondialiste Naomi Klein défend l’hypothèse que les néolibéraux n’ont pu imposer pleinement leurs réformes économiques socialement très coûteuses qu’en profitant de chocs subis par les populations — désastres naturels, guerres, attaques terroristes, coup d’État, crises économiques —

Le film éponyme dans lequel elle intervient mais qu’elle n’a pas voulu signer, développe notamment le cas du Chili où la terrible dictature de Pinochet a permis à Milton Friedman et ses « Chicago boys » de faire leurs gammes.
En particulier, la violence du régime a rendue possible la réduction drastique des dépenses d’éducation et la mise en place d’universités essentiellement privées et donc payantes. « Chaque formation a son propre prix, et les diplômes, en fonction de l'établissement, donnent accès à des emplois plus ou moins bien rémunérés.»

Faire des études requiert d’être un « gosse de riche » ou de s’endetter pour au moins une quinzaine d’années, y compris pour suivre un cursus dans des facultés publiques, sous-dotées, et qui ont moins bonne réputation.

Adel Abdessemed Practice zero tolerance


Depuis plusieurs mois, les jeunes chiliens qui n’ont pas connu la dictature manifestent pour obtenir la réforme d’un système qui au lieu d’améliorer la mobilité sociale est une machine à reproduire les inégalités.

La droite au pouvoir joue l’épreuve de force. Son président, Sebastián Piñera un homme d’affaire milliardaire, fils de diplomate, répétait il y a peu : «que l’éducation est un bien de consommation comme un autre : «Tous, nous voudrions que l'éducation, la santé et plusieurs autres secteurs soient gratuits. Mais je dois vous rappeler que rien n'est gratuit dans la vie. Au final, quelqu'un doit payer».

Pour Sebastian Pino Hidalgo, étudiant en troisième année d'orthophonie à Valparaiso, porte-parole du syndicat étudiant local CEFA, ce mouvement réclame de manière plus générale davantage de justice sociale :
« Le Chili est un grand pays avec beaucoup d'argent et de ressources, mais elles sont très inéquitablement distribuées: 20% des familles les plus riches récupèrent plus de 80% des richesses. La croissance chilienne est théoriquement de 6% par an mais nous n'en voyons aucun signe. »


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