samedi 17 mars 2012

Pour pouvoir voter pour lui, évitez votre candidat


Siège du PCF place du Colonel Fabien Paris 19e - Oscar Niemeyer 1970-1980





Il y a cinq ans, c’était déjà la même chose. Il me fallait donner ma voix à une candidate qui quoi qu’elle annonçait, quoi qu’elle disait, quoi qu’elle faisait, me portait sur les nerfs (sans compter qu’elle me paraissait vraiment idéologiquement suspecte).
Pour ne pas flancher au moment crucial du vote, je protégeais mon bulletin en fuyant « Evita Peronnelle » comme la peste dès qu’elle apparaissait sur l’écran ou ouvrait la bouche sur une radio, tout comme je zappais tout article portant sur une de ses annonces de campagne.

Cinq ans plus tard, les primaires socialistes ont voulu que ce fût son ex mari et père de ses enfants, qui représentât le candidat « de gauche » qui avait le plus de chances de neutraliser Sarkozy et sa clique.
Si « Monsieur Normal » se situe beaucoup plus bas dans l’échelle d’énervement, je conserve jusqu’au 22 avril la même ligne de conduite pour ne pas défaillir dans ma décision de contribuer à  faire gagner celui qui a le plus de chances de faire tomber l’UMP au pouvoir.

Avec Arrêt sur Images, j’ai découvert qu’on pouvait être encore plus ultra que moi : le journaliste Delfeil de Ton, lequel « revendique de ne jamais écouter les reportages sur la présidentielle, ni à la radio, ni à la télé, ni nulle part. (...) Il ne connait même pas la voix de François Hollande, ce qui ne l'empêchera aucunement de voter pour lui. »


 

 
Définitivement, ras le bol du « Je » en politique qu’a imposé Sarkozy.
Candidats, si seulement vous pouviez retrouver l’usage du « Nous » !
Des projets, des équipes.
Marre du mauvais show du candidat providentiel ! Marre des ravages des conseillers en communication ! Marre de la médiocrité des journalistes politiques ! Marre des bagarres de cour de récréation ! 
Marre de l’immaturité en politique ! 
Marre d’être pris pour des bœufs !

P.S. Quand arrêtera-t-on aussi ces distributions de prospectus ? 
Ce matin, comme les samedis précédents, le passant se sent cerné par les candidats. 
Aussi contreproductif que pathétique !





4 commentaires:

  1. plus je vois et plus j'écoute ;)) les candidats, plus je me dis que, cette fois encore, Sarkozy va l'emporter. Le vent vient de tourner pour Hollande(il a bénéficié d'un long état de grâce sur le point de s'achever), et j'ai cru comprendre, en le voyant sur F2 cette semaine, qu'il n'aurait pas les nerfs aussi solides que Royal face à celui qui a l'expérience que lui Hollande n'a pas (ni de candidat à la présidentielle, ni de ministre, ni de Président...). J'ai déjà parié qu'il allait se dégonfler comme une baudruche. Et cela ne me fait pas plaisir que la gauche se ramasse encore une fois, mais quand je vois Fabius ou Lang se rallier, j'ai envie de railler : pour qui nous prennent-ils ?

    Je voterai "absente" pour le second tour, car la gauche, telle qu'elle est devenue, n'a plus mes faveurs.

    Je sais que Désir d'Avenir et certains Ségolénistes sont sur le point de rejoindre Mélenchon (cf. échanges sur Twitter), et avaient déjà failli appeler à ne pas voter Hollande au moment du Bourget : cet homme est flottant, il peut trahir tout et tous à n'importe quel moment.

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  2. Sur les marchés financiers comme en politique les prophéties auto réalisatrices règnent en maître quand les acteurs sont inquiets. Le téléphone arabe, la rumeur, son instrumentalisation avec ou sans Tweeter bat alors son plein.
    Par conséquent, ne compte pas sur moi pour partager ton point de vue de Cassandre (j’ai même un instant hésité à publier ton commentaire) !
    L’argument de l’expérience ne saurait porter l’estocade à Hollande si on juge désastreuse celle de son rival.
    Quant à en faire du candidat socialiste un traître potentiel, c’est un préjugé qui n’engage que toi, Hollande me paraît personnellement beaucoup moins suspect de cela que Royal (et toc ! :=).
    Ceci dit, quel était le sujet du billet ? Mon rejet de la personnalisation de l’élection...

    P.S. J’ai déjà dit ici ce que je pensais du vote en faveur de Mélenchon. Mélenchon a une fonction tribunicienne utile à gauche tant que les gens ne lui accordent pas leur vote. Quant à l’abstention de personnes qui se disent «plutôt de gauche » : « qui ne dit mot consent », autrement dit, c’est la manière la plus simple de dire « oui à la victoire de la droite ».

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  3. disons que je me trouve dans la position où tu étais toi en 2007 face à la candidate du PS, simplement j'assume mon désaveu, et ne vais pas aller voter en espérant qu'elle ou il perde (j'ai écrit sur mon blog qu'en 2007 beaucoup avaient voté pour Royal en se pinçant le nez, et en souhaitant secrètement que Sarkozy l'emporte). Je préfère être honnête avec moi-même et avec autrui. Il se trouve aussi que tout ce que j'ai entendu contre Royal en 2007 (car elle était vraiment ma candidate) par des militants, ou sympathisants, ou responsables du PS, remonte un peu à la surface. Suis-je rancunière ? c'est possible. Ils demandent aujourd'hui qu'on leur soit fidèles... "Oui à la victoire de la droite" ? Si c'est Hollande qui doit représenter la gauche, et diriger le pays, je reconnais que je ne suis pas contre la victoire de la droite (et toc ! :)). Hollande fait aujourd'hui appel à Royal, elle le soutient et fait son boulot comme un bon petit soldat, que ne l'a-t-il soutenue, lui ?

    PS ;)) tu peux éliminer mon commentaire, pas mon opinion, fût-elle prophétique, ou non. Il ne s'agit pas de te faire partager mon opinion, je sais bien que tu y es opposé, mais juste de te donner à l'entendre, et à la donner entendre à la gauche. Je ne voterai pas pour Mélenchon car il me semble être un rabatteur, une bonne conscience à bon prix, un peu comme l'avaient été Laguiller ou Besancenot. Je voterai Eva Joly au premier tour, car je la rejoins dans ses idées et que, comme Royal, on se plaît à la décrier, pourtant on ne se privera pas ensuite de reprendre à son compte ce qu'elle aura pu initier.

    Allez, bises et bon dimanche :))

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  4. "Ite missa est" (la messe est dite)! Bonne nuit.

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