jeudi 14 avril 2011

« Gauche - Droite » pour les nuls





There's no alternative. (On n’a pas le choix)


Récemment, mon neveu Valère qui allait avoir 18 ans, se réjouissait de pouvoir aller voter pour la première fois, tout en reconnaissant qu’il n’entendait rien à la politique. Ce que nous avions immédiatement vérifié lorsque je lui demandai : « Le Parti Communiste, tu le situerais plutôt à droite de l’échiquier politique, ou à gauche ? » A cette question qui pourrait être insultante pour n’importe quelle personne de notre génération, il répondit juste mais uniquement par un raisonnement autour de ma manière de poser la question.
A la réflexion, son ignorance n’a rien d’étonnant si l’on considère qu’il est issu d’un milieu non politisé, qu’il ne lit rien et qu’il n’écoute guère que la station de radio « Rires et chansons » et de la musique techno.
Un petit cours de « politique pour les nuls » s’imposait ». Ce gosse ne pouvait pas continuer à confondre la gauche et la droite. Après avoir jeté quelques repères historiques, nos deux voix s’unirent pour tenter de caractériser la Gauche versus la Droite. Non sans mal...


-       Les gens de droite et gens de gauche n’ont pas la même idée de la condition humaine. A droite, est plus répandue l’idée que chacun était responsable de sa vie, que chacun n’a que ce qu’il mérite ; à gauche que chacun était largement surdéterminé par l’endroit où il nait, le milieu dans lequel il a été élevé, la chance qu’il a eu ou pas. Ces facteurs génèrent des inégalités de condition qui, sauf exceptions, se reproduisent d’une génération à une autre si rien n’est fait (la sociologie est de gauche).

-       De cette conception découle peut-être l’idée que la droite parle plus volontiers du Mal qui est dans chacun d’entre nous et qu’il s’agit de réprimer y compris par la peine de mort, tandis que la gauche « explique » les transgressions, ce qui l’incline à parler davantage de prévention et de réinsertion.



-       Les Lumières que tu as étudiés cette année, rappelle-toi, partageaient cette conception. Ils étaient progressistes : ils croyaient à l’idée d’un progrès possible de la condition humaine pourvu que soient créées un certain nombre de conditions. « Progressiste » a d’ailleurs longtemps été une autre manière de nommer les gens de gauche, par opposition aux « conservateurs », défenseurs d’un ordre immuable, autre manière de nommer les gens de droite.

-       A gauche, on croit que l’action politique peut améliorer la vie des gens, pourvu qu'on garde à l'esprit les erreurs passées, à droite on évoque plus facilement ses effets pervers, son inanité ou la mise en péril. Les gens qui te disent qu’ils ne font pas de politique ou qu’ils ne croient pas à la politique, sont en fait des gens de droite.

-       A droite, on privilégie l’idée de liberté de chacun de faire ce qui lui chante, ce qui rend suspecte toute intervention publique dans la production, la fixation des prix et la répartition des revenus. Ces interventions sont le plus souvent considérées comme nuisibles ou inefficaces. A gauche, au contraire, la « passion pour l’égalité » devenue depuis la fin de l’idée communiste, passion pour l’équité, pour la justice, appelle l’intervention des pouvoirs publics afin de corriger les inégalités et pallier les défaillances d’un système où chacun poursuit son intérêt individuel. En démocratie, les pouvoirs publics sont la seule structure légitime et suffisamment forte pour contrebalancer la ploutocratie que génère le « marché ».

-       Du coup, la défense de services publics de qualité pour tous, éducation, système de santé, culture... est davantage une préoccupation de gauche.



-       Cette opposition d’opinions n’est sans doute pas sans lien avec l’origine sociale des personnes : on a plus de chances de trouver des gens de droite parmi les héritiers, les possédants, les rentiers (incluant bon nombre de retraités), les professions non salariées qui travaillent beaucoup et trouvent toujours trop lourds les prélèvements obligatoires, et des gens de gauche du côté des fonctionnaires (s’ils ne sont pas des ingrats imbéciles), qui vivent de ces mêmes prélèvements. De même, puisqu’il s’agit de valeurs, le fait de se sentir de droite ou de gauche ou de rien du tout se transmet souvent des parents aux enfants. Tout comme Nicole, par exemple, qui est « indécrottablement de gauche » parce que toute sa vie fut celle d’une militante de gauche, politique et syndicale...

-       A droite, une dépense publique n’est qu’un coût à financer, à gauche, on sait depuis Keynes qu’elle est aussi un revenu voire un investissement qui en créera d’autres.

-       Etre de gauche, c’est également se sentir une dette morale vis-à-vis de tous ceux qui ont lutté dans le passé pour conquérir les acquis sociaux dont nous profitons encore aujourd’hui et qui ont permis l’émergence des classes moyennes. Cette dette m’oblige à défendre ce qui est sans relâche rongé depuis le début des années 80. C’est également par obligation morale que je renouvelle ma cotisation syndicale bien que je sois souvent en désaccord  avec les positions de ce syndicat. Un droit s’use si on ne s’en sert pas. [...]

-       J’oubliais ! je serai toujours reconnaissant à la gauche d’avoir eu le courage de supprimer la peine de mort, de dépénaliser l’homosexualité et d’avoir fini par voter le PACS malgré l'opposition virulente de la droite la plus conservatrice.


è En répondant à 12 questions, situez-vous politiquement en passant le Politest


4 commentaires:

  1. Je trouve que ce que tu as dis est très bien ...mais pas très objectif

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  2. Réserve publiée Emma mais un brin d'argumentation serait bienvenue

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  3. J'aimerais savoir s'il est possible de vous citer ? J'ai un travail à faire sur le sujet.

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  4. "My pleasure !" Reste que pour parler comme Wikipédia, et comme le souligne Emma ci-dessus, il est loin d'être sûr que cet article respecte "le principe de neutralité du point de vue". Par ailleurs, cet article ne respecte pas un autre principe pour juger de la qualité d'une source : la vérifiabilité des sources (je n'en cite guère).

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